Ce qui est déroutant avec True Blood, c’est que l’on va d’épisodes de transition en épisodes de transition. Et entre ces transitions, on ne trouve souvent pas grand-chose, à part des übers vampires que l’on fait mourir avant d’entamer une nouvelle transition.
Alors depuis la fin du climax Fellowship/Godrick, il faut reconnaître que plus rien ne se passe dans cette saison 2.
La semaine dernière, on passait l’éponge sur le vide abyssal grâce à un épisode excellemment bien rythmé.
Cette fois-ci en revanche, le tempo retombe un peu.
Au programme, de drôles de zyeux, de drôles de zoeufs, une Ménade qui ne peut pas mourir, des personnages idiots, un vampire qui vole, une reine décadente, une salade de phalanges, et un type qui se savonne avec un intestin grêle.
Beach queen.
Avec ce cliff « mort de rire » de la semaine dernière, que l’on devinait devoir se clore en eau de boudin rien qu’en voyant la tête de Bill (toujours aussi convainquant dans les grands moments, Stephen Moyer…), nous est donc présentée Sophie-Anne, reine de Louisiane en son palais des plus charmants je dois dire, mais qui ne semble rien faire de ses journées à part faire défiler des sacs de sang sur patte, se pavaner en tenue haute couture et parfaire son bronzage néon…
Un peu déçue par cette présentation du rôle de reine, que je m’imaginais un peu plus, comment dire, pêchu, entre les rapports des sheriffs, des tas de trucs à gérer, à signer, des relations avec les autorités humaines…
Visiblement, tout ce passe ici autour d’une piscine où sa majesté ne fait pas grand-chose, à part glisser dans ses longs monologues quelques allusions salaces.
Ceci étant dit, j’arrête de faire ma mauvaise langue. Evan Rachel Wood est excellente dans ce rôle. Sa reine est délicieusement vénéneuse, aristocrate, totalement givrée, et à mille lieues de la présentation du vieux vampire sage qu’était Godrick. Sophie-Anne est bestiale, en totale harmonie avec sa nature.
Dans le fond, elle me rappelle beaucoup Erik, et je regrette que leur confrontation n’est pas été montrée. Je pense qu’il doit se dire des tas de choses savoureuses lorsque ces deux là sont face à face.
The flying Northman.
Hop, je glisse avec la grâce du cygne sur le Viking, peu présent mais en grand forme. En apparence remis de la mort de Godrick, Erik devient, c’est incroyable mais c’est vrai, la planche de salut de Sam.
Là, il faudra que l’on m’explique comment le shapeshifter a eu l’idée de contact le sheriff. Je ne crois pas me souvenir qu’ils aient jamais été confrontés. Or Erik connaît la nature de Sam.
Amusant de voir d’ailleurs le dédain affiché des vampires pour les métamorphes, une question qui mérite d’être creusée, et qui le sera sans doute lorsque les loup-garous entreront en scène. Parce que j’en ai un peu marre de les attendre, avec le teasing de malade que l’on nous fait depuis la saison 1 à leur propos (la moue dédaigneuse de la reine était une fois de plus éloquente quant à leur supposée nature de gros lourdauds).
Mais bref, Erik. Une chose est sûre, le Viking porte bien la robe. Très seyante, la tenue de madame Thorton dans le délire la Lafayette.
Je suis également soulagée de le voir abandonner les survets et les T-Shirts sans manche. J’étais à deux doigts de le surnommer Marcel le Viking.
Le retour à Shreveport était l’occasion aussi de retrouver Pam et leur duo vampire/maker qui semble si peu conventionnel. M’est d’avis qu’un jour ou l’autre, Erik devra la lui rembourser, sa paire de chaussure.
Leur petite discussion à propos des enfants m’a fait regretter que Pam soit si peu présente dans la série.
Par contre, et là, j’en suis restée baba, le coup du « He’s flying », m’est resté en travers de la gorge. Je m’explique.
A la faveur de la récente parution de « La Communauté du Sud », j’ai bien gentiment acheté le premier tome des aventures de Sookie Stackhouse, et justement, en le lisant avec beaucoup d’abnégation (parce qu’il en faut, tout de même), je me disais qu’il était réjouissant de voir les scénaristes abandonner le concept du vampire qui vole, parce qu’autant à le lire, çà passe (limite, mais çà passe), autant à le voir à la télé, j’aurais du mal.
Et voilà…
Bam.
Merci l’image mentale d’Erik en collants bleu avec son slip rouge par-dessus. Merci, Mr. Ball.
Bill est un imbécile.
Cette saison, Billou ne sert à rien. Oui, je sais, comme Sookie, mais ce n’est pas une raison pour en faire non plus un couple de total loosers. D’autant qu’ils ne l’étaient pas en saison 1 tout de même.
A l’époque, Bill charmait des flics pour éviter d’avoir à souffler dans le ballon, tuait des gens en leur coinçant la tête dans leur fauteuil roulant ou en les écrasant avec une caravane, ou carbonisait son capital soleil pour sauver sa belle.
A l’époque, Bill avait un peu de classe.
Maintenant, il se laisse ballotter par les évènements, se défend avec mollesse, et se retrouve toujours dans la position du pauvre gars qui s’en fourré dans un bazar trop gros pour lui.
J’aurai passé mon épisode à me dire « mais quelle godiche celui-là alors ! ».
C’est triste. D’autant que contre Erik, il n’a aucune chance. Déjà il est beaucoup plus petit, même si çà ne fait pas tout, pour l’ascendant psychologique on repassera. Ensuite, il a toujours l’air idiot face à lui, surtout quand le sujet de Sookie est abordé.
Ah, il ne l’aura pas volé le renvoi « dans ta face » du Viking sur la question du sang.
Ceci dit, j’ai savouré comme il se devait la façon dont Billou a dégainé l’affaire du deal de V. Erik flippait, c’était trop bon.
Mais quelle est bête cette Tara.
Misére, on touche le fond.
« Ah, je suis possédée par le démon venu de Grèce Antique ! »
Lequel état fait figure de net progrès considérant le boulet que était devenu.
« Ah je ne suis plus possédée par le démon venu de Grèce Antique ! »
On se dit, « bien, elle va enfin prendre sa vie en main », ou un truc comme çà.
« Ah il faut que j’aille sauver Eggs dans la maison du Mal où vit une dangereuse créature immortelle agent du démon venu de Gr… » On a compris, Tara, c’est bon.
Retour à la case départ, donc, Tara est un boulet, qui entraine dans sa chute sa mère, qui plus est. Ce n’est pas très sympa. Tout çà pour un mec qui ne sait même pas garder son T-Shirt plus de deux minutes.
« Ah mes yeux, tiens, si j’allais couver un œuf ? »
Soit le développement le plus crétin et le plus inattendu de l’épisode, voire de la saison, aller soyons fous, de toute la série.
Sookie, du talent à l’état brut.
Ne blâmons pas Sookie Stackhouse pour se jeter dans la gueule du loup. Elle ne sait pas que Maryann va bientôt la choisir pour son barbecue rituel.
Mais quand même, décider de rentrer dans la tanière de l’autre folle, simplement armée de son sac à main, il fallait le faire.
J’apprécie tout de même de la voir plus combative que par le passé, dégommant le type à coup de casseroles.
Sookie a néanmoins un talent fou pour se mettre dans le pétrin toute seule comme une grande.
Et avec un Lafayette qui semble en fin d’épisode avoir un peu trop forcé sur le mascara, j’ai envie de dire que çà craint.
Enfin çà craindra jusqu’à ce qu’Erik et Bill ne viennent la sauver. Ce qui sera sans doute marrant à voir.
Le retour du paladin.
Mais le meilleur, encore une fois, c’était Jason.
Et ben voilà une phrase que je ne pensais jamais écrire.
Mais il faut reconnaître qu’il aura encore une fois assuré le show à lui tout seul cette fois.
Parce que c’était beau, je vous le mets :
« Then we have got to be the Law. Guys, I read a book about this, and this is Armaggedon. This is the all history of the zombie war… We need weapons, lots of them.”
“Sometimes you need to destroy something to save it. That’s in the Bible. Or the Constitution…”
“This town might be full of crazy rednecks, but they’re still Americans.”
Même si je n’ai pas compris sa poussée de patriotisme finale, je n’ai pas pu m’empêcher d’applaudir des deux mains ce qu’Alan Ball a su faire de ce personnage.
Je vais tout de même nuancer. Il ne faudrait pas continuer indéfiniment sur ce thème avec Jason, cela pourrait devenir lassant. Deux épisodes à ce rythme, c’était bon. Que çà ne devienne pas une habitude…
Et alors ?
Et alors, bah, rien de bien exaltant cette semaine, même si l’épisode s’inscrit dans la continuité du précédent et permet de clore le chapitre Bon Temps et Maryann. Le prochain sera le bon, on sera définitivement débarrassés de cette saleté de Ménade, même si Michelle Forbes va beaucoup me manquer.
Je ne peux pas clore sans dire que tout de même, il y avait un gros problème de rythme cette saison, avec deux intrigues délayées au maximum histoire de tenir le minimum syndical de 12 épisodes. Il faudrait vraiment voir à corriger cette énorme épine dans le pied d’une série qui en a pourtant sous les semelles.
Je clos là ma métaphore pédestre.