Le suicide de Godrick, les larmes de sang d’Eric, tout çà avait du m’embrouiller la tête au point de ne pas voir combien miss Stackhouse a, par sa simple présence, et le pouvoir de sa robe vichy rose, su gâcher cette scène avec brio.
Sérieusement, traiter Godrick d’abruti juste avant qu’il ne meurt, alors qu’il venait de signer avec son infant des adieux déchirants, ce n’était pas ce que l’on peut appeler un exemple de distinction.
Mais Sookie n’est pas une fille distinguée, la preuve quelques lignes de dialogues plus loin, qui en substance, disent ceci :
«-Mince alors, çà va faire mal !
-Meuh non, j’ai accès à un autre niveau de conscience, tu comprends…
-Je sais bien mais tu vas brûler ! Si, si, tu vas souffrir ta race ! T’as peur hein ?»
Heureusement que Godrick était déterminé. Et plein de sagesse.
A sa place, j’aurais balancé Sookie du haut de l’immeuble histoire de pouvoir me tuer en paix.
Mais Godrick, c’est de l’histoire ancienne. Cette semaine, c’était le retour à Bon Temps, et il n’y a pas à dire, une bande de rednecks plongée en pleine transe paganiste, c’est tout de même plus intéressant qu’un vieux vampire sous Xanax.
Si je voulais jouer le rôle de la fille qui trouve toujours quelque chose à redire, je pourrais par exemple arguer du fait que dans ce dixième épisode, tout va trop vite, et qu’une fois encore rien ne s’y passe. Et quand je dis rien, c’est rien.
Ceci dit, soyons honnête, il s’agissait là d’un épisode de transition afin de poser les derniers enjeux de la fin de saison. Il était donc inutile de griller toutes les cartouches d’un coup. Ceci dit, nous faire tout un pataquès pour en arriver à « On ne peut pas tuer Maryann », c’était un peu frustrant. Même les effets de lumière dans les mains de Sookie tombaient un peu à l’eau, finalement. La prochaine étape c’est quoi ? Sookie est un ange qui réagit au contact des serviteurs du démon (oui, quand j’extrapole, je ne fais pas semblant) ? Honnêtement, la seule chose qui m’aura intéressée dans cet épisode, c’est le cliffanger.
Mais intéressons nous à notre boulet préféré, j’ai nommé Tara, possédée par la Bête, avec des yeux noirs comme dans « Heroes », mais qui ne tuent pas, et des logorrhées en grec ancien, qui ne tuent pas non plus.
Si Tara se fait reprendre en main par Lafayette, il ne reste plus qu’à espérer que cela signe pour elle le retour sur la voie du « bon personnage a fort potentiel » qu’elle était au début.
J’ai tout de même trouvé son exorcisme un peu petit bras, mais le principal étant de la voir délivrée de l’influence de Maryann, je vais arrêter de me plaindre.
Maryann, donc, fait des pyramides de viandes froides, et a le pouvoir de faire fondre Bill de la bouche. Intéressant. Ou pas. Rien n’avance avec elle, et je commence vraiment à en avoir plus qu’assez de cette intrigue dont j’ai fini par me désintéresser totalement. Vivement que la reine la fiche dehors avec ses fruits, sa collection de boucles d’oreille et sa tête de taureau en papier. Voilà ce que j’en dis (alors que j’adore Michelle Forbes, c’est dire combien bas je suis tombée)…
Ah si, j’adore la nouvelle déco de la maison de Sookie.
Mais le héros de l’épisode ce n’était pas Bill l’Endive, ni Sookie la Télépathe, c’était bel et bien Jasssssson, dans sa version GI Joe : le Réveil de la Mangouste, alias « Dirty Little Monkey » (« There’s a new waitress in Merlotte’s ? » Changera jamais ce Jason).
Finalement, son boot camp chez les Newlin lui aura été profitable. Il sait désormais se servir d’un pistolet à clous et d’une tronçonneuse.
Prise au second degré, son intervention au Merlotte’s était un pur moment de grand n’importe quoi, cloturé magistralement par son apparition en dieu cornu panaché de fumigène (occasion pour Ryan Kwanten de virer son T-Shirt, aussi. Il n’aime pas beaucoup çà, les T Shirts, Ryan.).
Je n’ai pas pu m’empêcher de trouver que tout cela sentait le combat au paint ball de la Fellowship réchauffé, mais dans l’ensemble, j’ai apprécié.
D’autant plus que ce petit dialogue m’a fait hurler de rire :
«-Jason, this would be one of those times to use your head.
-Oh I am. This is the war I’ve been training for.”
Oui, que c’était bien de voir un personnage trouver enfin une forme d’accomplissement après un long chemin parcouru. Une route bien longue pour Jason, dans sa quête sans espoir de la nouvelle serveuse de chez Merlotte, une qui ne mourra pas dans d’atroces souffrances, suivie de la non moins passionnante quête du T Shirt transparent, celui qui fait voir les abdos sans avoir besoin de l’enlever. Un Jason que l’on avait connu résolu à vouloir penser avec sa foi plutôt qu’avec autre chose et qui finalement trouve sa voie et tirant le meilleur parti de ce que la vie lui a enseigné.
Car sa mission sacrée est désormais de protéger, au péril de sa vie, et avec des instruments de chantier, toutes les nouvelles serveuses de chez Merlotte.
J’étais émue. Un nouveau chevalier paladin est né.
Un des points forts de cet épisode réside sans conteste dans les duos.
Sam et Andy, le couple de bras cassés :
«-You, you’ve got the burden to be the one-eyed man. I envy that.
-I’ve no idea what you’re talking about.
-Me neither. »
Andy et Jason, deux cerveaux en action, et le pire, c’est que çà marche :
«-He’s the best offering ever ! You’ll all have great weather and … Good crops !
-Thank you God !
-You are welcome.”
Sur la seule question du rythme, sans doute le meilleur épisode de la saison. J’ai été nettement moins convaincue en terme de contenu, avec bon nombre de dialogues indigents, pas mal d’incohérences, et assez peu de progrès dans l’histoire.
Ceci dit, à une longueur de la fin, un tel déluge de pur bonheur semble annoncer le meilleur.