Cet épisode était un pur concentré de ce qui peut se faire de mieux dans True Blood. Je vais d’ailleurs y aller points par points, histoire d’y voir moi-même plus clair.
Des combats au paint ball :
True Blood est résolument une série qui lorgne vers le grand guignol, et il y a des jours où je me dis que Sam Raimi ne l’aurait pas reniée.
Alors voir Sarah « shooter » Jason au paint ball, puis ce même Jason envoyer le révérend au tapi à coup de boulette de peinture verte, je ne sais pas vous, mais moi, j’ai trouvé çà à la limite du jouissif.
Parce que c’était un peu idiot, et totalement inattendu.
Jason est un imbécile :
Parfois, je me demande si la série ne tourne pas en fait autour de la crétinerie abyssale de ce personnage « plus bête que moi je meurs ».
Son retournement de veste était ici magistral, et prouve bien une chose, c’est que ce type n’a vraiment rien dans le citron…
«-You’re worst than Judas !
-What ? What did he do to you ? »
Etait un moment d’anthologie, du Jason en barre.
Son changement de camp était toutefois bien amené, et logique au bout du compte, même si il reste teinté d’une certaine facilité.
Jessica n’a vraiment pas de bol :
C’est vrai que ce n’est pas de chance tout de même. Non seulement, avant, elle vivait dans la famille de « Sept à la maison », où son père la tapait. Ensuite, elle devient l’infante de Bill, le vampire le moins cool de la terre, c’est toujours bien de le rappeler. Puis elle doit tolérer une « belle-mère » pas très fine qui ne fait que des bêtises, qui finissent toujours par la mettre en danger.
Il y avait un rayon de soleil dans la vie de Jessica (si je puis dire une telle chose en parlant d’un vampire), c’était Hoyt. Sauf que, cerise sur le gâteau, elle se découvre vierge pour l’éternité.
Bon sang que ce personnage est fabuleux tout de même, prétexte attachant à exposer, par le menu, ce qui fait la nature d’un vampire, avec les aspects réjouissants, et surtout tous les autres, afin de ne jamais faire oublier au spectateur que le vampirisme, c’est une malédiction.
Car est-il besoin de le rappeler, « true vampires don’t sparkle ».
Mais qu’elle est bête cette Sookie :
Je suis volontiers méchante avec la pauvre Sookie. C’est injuste, je sais, mais c’est comme çà.
Ceci dit, alors que la saison 2 n’avait pas vraiment su jusqu’ici la mettre en valeur, il faut reconnaître que cette fois, l’épisode ne la montre pas sous un jour aussi tarte que d’habitude (bon, son attitude "laissez-moi partir alors qu'elle est entourée de fanatiques religieux laisse sous-entendre qu'elle n'a rien compris au film, une fois de plus...).
Pour un peu, je glisserais presque, l’air de rien, que Anna Paquin jouait plutôt bien, dans certaines scènes, qui évitaient de faire de Sookie la caricature d’elle-même qu’elle était devenue.
J’espère que l’on restera sur cette note avec elle.
La mythologie, c’est bon, mangez en :
Je ne parle pas des dieux grecs anthropophage de Maryann, se sera pour plus tard, mais de Godrick.
Bon sang, que j’aime ce personnage, presque autant que Jessica, c’est dire, sans doute parce qu’il est à l’exact opposé de cette jeune vampirette.
J’aime qu’il ait une tête de membre du club d’échec du lycée élevé aux anabolisants. J’aime qu’il soit en quête du Golconda et qu’il soit à deux doigts d’y parvenir.
J’aime la révérence de ses sujets. J’aime ses idées sur l’évolution des vampires qui donnent une autre dimension à cet univers de la nuit.
A travers lui, c’est toute sa race qui prenne un sacré coup de lustre, en même temps que la société des vampires se complexifie, dépassant les enjeux parfois simplistes que l’on avait l’habitude de voir jusque là. Voilà où True Blood devient une grande série, prouvant qu’elle est toujours capable de surprendre.
Inutile de dire que sa subtile « provocation » paganiste envers le révérend m’a été délicieuse :
« I’m actually older than your Jesus. I wish I could have known him, but I missed it”.
Pendant ce temps, à Bon Temps :
Là par contre, au secours…
J’ai beau avoir la plus grande et sincère des admirations pour Michelle Forbes, qui commande les vaisseaux spatiaux avec brio, j’ai beau la trouver fabuleuse quand elle fait des tourtes aux abats, je n’en peux tout simplement plus de cette intrigue pour le moins gonflante, qui n’avance pas.
Je comprends bien l’intérêt des scénaristes à ne pas vouloir laisser en rade les habitants de Bon Temps pendant que Sookie et Bill font une retraite spirituelle à Dallas, mais la répétition des même thèmes, l’enlisement de l’histoire, le côté agaçant car hautement prévisible de l’intrigue me font parfois regretter tout le bien qu’il me vient à penser de True Blood.
J’ai été plus surprise de ne pas être surprise lorsque les flics ont débarqué au Merlotte’s qu’autre chose. C’est triste. D’autant que j’aimais bien Sam.
Et Tara, définitivement, est devenue un boulet. Un boulet bien manipulé, sans doute par des pouvoirs qui la dépassent, mais tout de même… Je commence à en avoir un peu assez d’avoir trois ou quatre longueurs d’avance sur les protagonistes de cette histoire qui ont l’air de ne rien vouloir comprendre à rien.
A part Andy.
Cliffanger :
Oui, souvent j’ai dit, ou pensé, je ne sais pas ce qui est le pire, que cette saison, on avait surtout droit aux cliffangers du pauvre.
Attention, je le pense toujours. Je ne vois pas comment Luke va faire pour atomiser tout le nid alors qu’il reste encore deux épisodes avant la fin de la saison. Sauf si Bill les passe à rassembler les morceaux de Sookie, colmatant les trous avec des bouts de Jason.
Ce qui donnerait une toute autre dimension à cette série, notez bien…
Donc la bombe, attentat suicide tout çà, formidable, même si je ne vois pas trop comment ils vont faire pour s’en sortir, je sais qu’il va se passer un truc du genre énorme et inattendu.
Comme par exemple un sacrifice héroïque de Godrick (parce que je ne vois pas qui d’autre aurait le pouvoir de faire sortir Luke du nid assez rapidement pour que le détonateur, déclenché à la fin de l’épisode, n’envoie pas tout le monde voler en confettis), ce qui serait trop dommage, mais qui va tout de même me tenir en haleine jusqu’à la semaine prochaine.
Non vraiment, il ne s’est rien passé de grandiose cette semaine, entre la fin de l’intrigue de la Fellowship à coup de paint ball, et le bal des vampires, mais c’était tout de même presque aussi fabuleux que Michelle Forbes. Qui devrait demander à se faire écrire une vraie intrigue tout de même…